vendredi 14 février 2014

A Toulon, des cantines scolaires 100% bio : c'est possible !

Du bio dans nos cantines: pourquoi ?
   L'agriculture industrielle qui domine en France a eu pour conséquence une diminution du nombre d'agriculteurs dans notre pays. Mais elle a eu surtout des conséquences néfastes sur les aliments que nous consommons,  les eaux de nos rivières, les nappes phréatiques, les sols de nos terroirs les rivages des océans et mers qui bordent notre pays. La qualité de notre alimentation a des réperc ussions immédiates sur notre santé.
   Nos enfants doivent avoir le droit à une alimentation saine, absente de pesticides, fongicides, nitrates utilisés dans l'agriculture industrielle et que l'on retrouve dans nos aliments. Ils doivent pouvoir avoir accéder à des produits de saison rapidement amenés dans les lieux où ils vont consommés. D'où l'importance d'une agriculture de proximité qui puissent répondre aux besoins.
    Les collectivités locales peuvent aider au développement d'une agriculture biologique de proximité.
Où en est-on en France ?
  De nombreuses villes ont introduit des aliments issus de l'agriculture biologique dans leurs cantines scolaires. Le site restaurationbio.org recense une soixantaine d'expériences de restauration collective bio. Et encore, toutes celles qui sont menées en France n'y sont-elles pas recencées puisque ce recencement se fait sur la base du volontariat. Selon l'Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique, on est passé en France de 4% d'établissements en restauration collective offrant des produits bio en 2006 à 56% en 2012. Belle progression ! Mais ce chiffre est trompeur car  seuls 2,4% du volume des achats de la restauration collective sont bios. L'objectif du plan Ambition Bio du Ministère de l'Agriculture est d'atteindre les 20% d'ici 2017. On en est encore loin.
   Les situations des communes sont très diverses. Si certaines comme Mouans-Sartoux dans les Alpes-Maritimes ont déjà atteint le 100% bio dans les cantines scolaires avec, en plus, la moitié des légumes utilisés issus du potager municipal, la plupart des communes sont loin d'avoir atteint cet objectif ou de se l'être fixé.
   Mais attardons-nous sur l'expérience de Saint Etienne, ville dont le nombre d'habitants ( 170000 ) est assez proche de celui de Toulon. Elle n'est pas passée du jour au lendemain au 100% bio d'autant plus que cette volonté était accompagnée de celle d'utiliser les produits locaux. C'est aussi, cette double volonté (bio et local) que la ville de Toulon pourrait se fixer d'atteindre.
Progressivité et régularité : les facteurs du succès.
    Entendons-nous bien, parler d'approvisionnement local en bio ne veut pas dire que cet approvisionnement se fera en totalité auprès des agriculteurs de TPM. Certains produits ne sont pas cultivés sur son territoire ou le sont en quantité insuffisante. L'approvisionnement se fera donc en complément dans la Région PACA. Pour permettre à la filière régionale et varoise de se structurer et de pouvoir faire face aux besoins, il est important que l'utilisation de produits bios soit régulière et non ponctuelles. Un travail en partenariat avec les agriculteurs bios est indispensable. La Fédération Nationanle de l'Agriculture Biologique a  favorisé la mise en place de plateformes collectives afin de faciliter le partenariat et les approvisionnements. Ainsi dans notre région, Bio de Provence, relayée dans le Var par Agribiovar évalue et aide à l'harmonisation entre l'offre et la demande. Bio de Provence propose des outils pour aider les restaurants scolaires à changer leurs pratiques. Elle les aide ainsi dans la construction du projet, dans la réalisation du plan d'actions et de formation des personnels. Des supports d'information sont mis à la disposition des cuisiniers des collectivités.
La région PACA et le Var bien classés. 
   Dans notre région, l'optimisme peut-être de mise, semble-t-il. En 2012, avec 14,3% de la surface agricole utile en Bio, la Région PACA est la première de France. Avec 2 372 producteurs bios, elle est classée 3ème pour le nombre de producteurs bios. Le Var avec 407 producteurs bios le Var est 19ème département de France. Si l'on compte les surfaces déjà certifiées bio et celles en conversion, le Var est le 4ème département de PACA. Il a augmenté ses surfaces certifiées ou en conversion de 16% entre 2011 et 2012. Le Conseil régional PACA pilote et finance la mise en place de repas bio dans les cantines des lycées. Ainsi, dans le Var, une dizaine de lycées utilisent des produits bios dans leur cuisine. La participation des producteurs varois à ce programme est passée de 30% à 69% entre 2007 et 2012 selon Agribiovar.
Utiliser la réforme des appels d'offre, favoriser les contrôles et la transparence.
   La notion "de performances en matière de développement des approvisionnements directs de produits de l'agriculture" existe dans le code des marchés publics. Il est ainsi possible de favoriser une agriculture de proximité. Plusieurs appels d'offre peuvent être passés, par exemple, un pour les fruits, un pour les légumes, etc. Des clauses de contrôles intégrées dans le marché public favorisent la transparence. Des comités d'usagers permettent d'impliquer les parents aussi bien au niveau de la qualité que de l'équilibre des menus servis.
 
  Passer au 100% bio dans les cantines relève avant tout d'une volonté politique et d'un partenariat avec les acteurs de la filière agricole.

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